Assis au sommet d'un petit promontoire rocheux, un vieillard et un adolescent ont posés leurs houes pour se restaurer. Ils regardent avec attention une jeune femme assise en tailleur au pied d'un grand chêne corinthien.
"Grand père, c'est vrai tout ce qu'on raconte sur Lahmia?" demanda le jeune homme en mordant à pleine dents un morceaux de viande séchée.
-" Hum... difficile à dire; les gens du coin en parle trop et d'après ce que j'en ai entendu, à tort.. Faut dire qu'il est difficile de la cerner ptit gars, je l'ai vue être aussi impitoyable et sanguinaire que tolérante et généreuse".
"On dit pourtant qu'elle est responsable de la mort de sa famille et que c'est à cause d'elle que le domaine Leonid n'existe plus!"
-" Peux pas dire que ce soit faux, fils. Mais je t'assure que ce n'est pas aussi simple que ça. J'en sais beaucoup à ce sujet, j'ai été domestique à la villa quand j'étais plus jeune." Le vieil homme s'arrêta dans son discours quand il vit que la femme avait levée les yeux vers eux, sortant de son apparente méditation. Le viel homme eu l'impression que deux yeux d'un bleu intense tentaient de lire ses pensées... Un long frisson le parcourut, puis la jeune femme ferma à nouveau les yeux tout en returant la tête.
-"Tu sais mon garçon, beaucoup de gens du val mériteraient d'être tués par Lahmia, et je t'assure qu'elle aurait vraiment de bonnes raisons de le faire. Enfin, je vais essayer de te résumer ce qui s'est passé pour elle..."
-"Comme je te l'ai dit j'ai été domestique pour la famille Leonid quand j'avais à peu près ton âge..."
"Mais grand père c'est impossible! Dans ce cas elle devrait être plus vieille qu'elle n'en as l'air!" Le jeune homme fût coupé dans son élan par une main levée par le vieil homme qui lui imposa le silence..
-" Je sais ce que je dit.... Tu sais la famille Leonid était déjà noble depuis longtemps mais le maître ne siégeait pas à la cour du roi Numides. Il préferait gérer son domaine et s'était exclu de toute vie publique. La mère de Lahmia est devenue infirme en la mettant au monde. Tout à commencer ce jour là, l'événement fut considéré comme étant de mauvaise augure et un prêtre de Mitra prédit aux parents que le malheur serait parmi eux chaque jour durant dorénavant. Lahmia vécue son enfance au domaine mais séparée de ses parents, ces derniers ne voulaient pas s'en occuper. Nous savions que sa mère la haïssait, gardait rancoeur devant celle qu'elle considérait responsable de son infirmité. Son père l'ignorait tout simplement. Son enfance fut donc triste et solitaire... Et pourtant, elle était belle et très vive d'esprit et aurait sans doute ravie de nombreux parents. Elle ne se plaignait jamais, s'instruisait de tout, développa sa créativité par l'art de caligraphie que le trésorier du domaine lui enseigna. Mais, tout bas, parmis les serviteurs, on murmurait que l'on se sentait mal à l'aise en sa présence, qu'il y avait quelque chose de mauvais derrière ses sourires. Ce phénomène s'accentua pendant l'adolescence, après la disparition d'enfants des gens du commun qui eurent de violentes moqueries à son égard. Lahmia fut bien sûr accusée par les parents et il fut décidé que dans le doute, Lahmia resterait enfermée dans la villa. Une tristesse immense s'empara de Lahmia à partir du moment où elle fut contrainte à l'enfermement" Le vieil homme marqua une pause dans son récit et se rinça allégrement le gosier avec du vin aigre...
Lun 27 Avr - 11:07